Le pouvoir de partager son histoire.
- Julie Roussy
- 26 sept. 2024
- 5 min de lecture

Pourquoi partager son histoire est essentiel pour commencer à marcher sur le chemin de la libération d’un trauma d’accouchement
Vivre un accouchement difficile ou traumatique est une expérience bouleversante qui laisse des marques profondes, souvent invisibles aux yeux des autres. Après un tel événement, il peut sembler plus simple de garder pour soi ce qui s’est passé, d’essayer de "tourner la page" sans en parler, de minimiser l’impact pour continuer à avancer. Mais en réalité, ce silence peut devenir un poids de plus en plus lourd à porter.
Nous vivons dans une société où l’on nous encourage souvent à passer à autre chose rapidement, à ne pas trop "rester dans nos émotions". Cela nous pousse à croire que parler de notre vécu pourrait être perçu comme une faiblesse ou une plainte inutile. Pourtant, rester silencieuse face à un trauma peut parfois prolonger la douleur, isoler davantage, et nous éloigner de la libération que nous méritons.
Le pouvoir de partager son histoire.
Partager son histoire est un acte de courage et de vulnérabilité qui ouvre la porte à la libération. C’est une façon de dire : "Ce que j’ai vécu compte. Mes émotions comptent. Je mérite d’être entendue." Ce n’est pas toujours facile de revisiter ces souvenirs douloureux, mais le fait de les exprimer permet souvent de commencer à les transformer, à leur donner un nouveau sens.
Lorsque tu racontes ton histoire, tu te permets de sortir du silence, d'ouvrir ton cœur, et de créer un espace où ce que tu as vécu peut être validé, entendu et compris. C'est une étape cruciale pour libérer ces émotions refoulées et apaiser les blessures invisibles.
Voici pourquoi cet acte de vulnérabilité est une étape cruciale dans la résolution d'un trauma d'accouchement.
1. La Validation de ton expérience
Le trauma a souvent la capacité de nous faire douter de nous-mêmes. Est-ce que ce que j'ai ressenti est vraiment légitime ? Ai-je exagéré ? Pourquoi les autres ne semblent-ils pas comprendre ? Ces questions sont souvent présentes, et la tendance à minimiser ce qu’on a vécu s’installe.
Partager ton histoire avec une personne empathique te permet de recevoir cette validation si précieuse. Ce que tu as vécu est réel, et ce que tu ressens compte. Avoir quelqu’un pour entendre ton récit sans jugement te permet de reconnaître que tes émotions sont valides et que tu n’as pas à douter de leur légitimité. Cela peut transformer ton vécu de quelque chose de silencieux et invisible en une expérience qui a de la place pour être entendue.
2. Une libération émotionnelle
Nous avons souvent tendance à retenir nos émotions liées au trauma, par peur de leur intensité ou parce qu’on pense devoir être "fortes". Pourtant, ces émotions refoulées peuvent se manifester sous forme d’anxiété, de fatigue chronique ou de tensions physiques.
Parler de ce que tu as vécu te permet de relâcher une partie de ces émotions. C’est un peu comme défaire un nœud qui s’est formé en toi. L’acte de raconter ton histoire, que ce soit à un professionnel, dans un cercle de parole ou à une personne de confiance, peut ouvrir la porte à un sentiment de légèreté et de soulagement.
3. La reconstruction de ton récit
Lorsque nous gardons notre histoire enfouie en nous, elle peut devenir figée dans la douleur. En la racontant à voix haute, tu as l’opportunité de restructurer ton récit, de lui redonner du sens. Cela ne signifie pas que tu changes les faits, mais que tu leur apportes une nouvelle perspective.
À travers ce processus, tu peux passer du rôle de victime impuissante à celui d'une femme qui a traversé une épreuve difficile mais qui, maintenant, est en chemin vers la libération. C’est un moyen de reprendre le contrôle sur ton récit, et de faire de cette histoire non pas une cicatrice invisible, mais un témoignage de ta force intérieure et de ta résilience.
4. Rompre l'isolement
L’une des conséquences les plus douloureuses du trauma est le sentiment d’isolement qu’il peut provoquer. Tu peux avoir l’impression que personne ne peut comprendre ce que tu as vécu, ou encore que les gens autour de toi minimisent ta souffrance.
En partageant ton histoire, surtout dans un espace comme un cercle de parole ou avec un professionnel formé en trauma, tu réalises que tu n’es pas seule. Cette connexion avec d’autres femmes qui ont traversé des expériences similaires peut être incroyablement libératrice, savoir que d’autres comprennent réellement ce que tu as ressenti peut transformer ta solitude en un sentiment de solidarité et de soutien.
5. Reprendre le contrôle de ton histoire
Tant que le trauma reste enfermé, il peut avoir du pouvoir sur toi. Il façonne tes pensées, tes émotions, et parfois même ta façon de vivre ton quotidien. En partageant ton histoire, tu reprends le contrôle sur ce récit.
Tu n'es pas définie par ton trauma. En parlant de ce que tu as vécu, tu affirmes que ce n’est pas cette expérience qui te contrôle, mais bien toi qui reprends les rênes. Cela ne signifie pas que tout disparaît d’un coup, mais c’est un pas vers la réappropriation de ton pouvoir intérieur.
6. Un déclenchement du processus de libération
Enfin, raconter ton histoire peut être le point de départ d’un processus de libération plus profond. Parfois, mettre des mots sur des émotions que l’on n’a jamais exprimées est l'étincelle qui permet à la libération de commencer.
En reconnaissant et en partageant ton vécu, tu permets à la douleur de s’alléger. C’est une première étape vers une réconciliation avec toi-même, avec ton corps, et avec l’expérience que tu as traversée.
Partager pour avancer : Une reconnexion du cœur, du corps et de l’esprit
En partageant ton histoire, tu amorces bien plus qu’une simple libération émotionnelle. Tu permets une reconnexion profonde entre ton cœur, ton corps et ton esprit. Ce processus aide à aligner les différentes parties de toi qui peuvent s’être dissociées ou fragmentées en raison du trauma. C’est un acte de libération holistique, qui t’apporte un sentiment de complétude et d’unité intérieure.
Je suis là pour toi
Je comprends à quel point il est difficile de trouver une oreille attentive et un espace où tu te sens vraiment entendue. Je suis passée par là moi aussi, et je sais ce que c'est que de penser que "ce n'était pas si pire que ça"… mais au fond, ça l'était. Si tu souhaites partager ton histoire ou si tu te sens prête à faire ce pas vers la libération, je suis là pour te soutenir.
Bientôt, je proposerai des cercles de paroles, en ligne et en personne, pour les femmes ayant vécu des accouchements difficiles. Ce sera un espace sûr pour partager, se soutenir, et guérir ensemble. Si tu souhaites en savoir plus, je serais ravie de t’en parler.
Avec tout mon amour




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